Nos conditions de vie se sont profondément améliorées au cours des siècles. Bien que la crise ait tendance à nous le faire oublier ; à l’heure actuelle, nous bénéficions d’un niveau de vie moyen, sans précédent, dans l’histoire de l’humanité. Très bien.
Il n’empêche que le niveau de vie, si cher aux économistes, renvoie seulement à la quantité et la qualité des biens que l’on peut s’approprier. Ce qui, vous le conviendrez, est très différent de la qualité de vie. Et c’est là que le bas blesse. En effet, si le niveau de vie moyen s’améliore, la qualité de vie pourrait bien, quant à elle, se détériorer. La surconsommation actuelle d’anxiolytiques, d’hypnotiques et d’antidépresseurs en témoigne. La quantité d’anti-dépresseurs vendus par habitant, a doublé rien qu’entre 1990 et 2003.[2] Ce phénomène est un des témoins d’un réel mal-être de la population. Par ailleurs, à peine connu, il y a 50 ans, le stress est dorénavant sur toutes les lèvres. Certaines études cliniques révèlent que près de trois quart des consultations chez un médecin sont motivées par le stress.
Vous avez dit paradoxal ?
Alors que nous bénéficions pour la plupart, d’un confort matériel plus élevé que ceux de nos parents, nous révélons dans le même temps, une réelle fragilité. Le confort nous rendrait donc plus fragile ?! Cette conclusion est rapide et superficielle. En effet, comme je l’analysais dans cet article sur les systèmes de motivation, notre activité professionnelle et notre mode de vie général se sont radicalement modifiés. Il apparaît, certes, une diminution de la pénibilité physique mais aussi une augmentation de la pénibilité psychique. A un monde essentiellement agricole puis, avec la révolution industrielle, majoritairement ouvrier, se succède l’essor du secteur tertiaire.
De manière quelque peu simpliste, nous pourrions dire que l’agriculteur du 19ième siècle, laboure, sème et récolte que ce soit sous une pluie battante ou un soleil de plomb. L’ouvrier du début du 20 ième siècle, visse à un rythme effréné ses écrous, respectant ainsi la rigoureuse Organisation Scientifique du Travail. Le consultant ou le conseiller commercial du 21 ième siècle doit, soumis à la pression des objectifs, essuyer des refus, persévérer, convaincre, et séduire son client. L’hotesse de l’air se doit de calmer et rassurer les passagers, montrer une attitude chaleureuse et bienveillante même à l’égard des plus désagréables… Aujourd’hui, une majorité de métiers comporte une importante composante relationnelle.
Ainsi les exigences physiques se sont réduites mais les exigences cognitives (activités intellectuelles) et émotionnelles (activités relationnelles) explosent. Point amusant, c’est justement l’activité physique qui permet de consommer les toxines du stress et donc d’en annihiler les effets nocifs. Alors que le stress, source d’anxiété, perturbe nos compétences intellectuelles et relationnelles.
Parallèlement à cette transformation du travail, nous pouvons identifier avec le Dr Philippe Rodet du cercle stress-info, 3 grands facteurs qui expliquent notre vulnérabilité actuelle au stress. (Je développerai les deux premiers points dans des articles spécifiques).
- Une augmentation du nombre de sources de stress.
Stress : Pourquoi sommes-nous vulnérables ? [L’accélération du mode de vie] => Publication : Mercredi
- Une diminution des facteurs de protection.
Fin de semaine prochaine, la suite de notre dossier : Stress : Pourquoi sommes-nous vulnérables ? [Les transformations du lien social] etStress : Pourquoi sommes-nous vulnérables ? [Le vide existentiel]
- Un mode de vie, en termes d’alimentation et d’activité physique, inadapté.
Concluons cet article sur l’alimentation et l’activité physique, sources de santé et de bien être. Mais cela vous le saviez déjà. Revenons simplement à la réalité biologique. La fonction essentielle du système nerveux est de permettre à un organisme d’agir sur son environnement. Ceci afin d’assurer son intégrité physique, sa survie. Ce qu’expliquait très bien, l’éminent neurobiologiste français, Henri Laborit. Le corps humain est ainsi conçu pour le mouvement. Mais nous avons adopté un mode de vie sédentaire. Paradoxe, lorsque tu nous tiens… Différentes recherches révèlent ainsi que pour la majorité, nous ne faisons pas assez d’activités physiques par jour.
Pourtant, l’activité physique n’a pas que des effets positifs que sur la silhouette. Elle permet de consommer certaines toxines libérées en cas de stress et conduit ensuite à une meilleure détente. Elle n’a pas besoin d’être intensive. Ainsi, il est démontré que la marche, permet déjà de réduire de manière significative le stress. L’important – comme toute chose – est de pratiquer régulièrement. Les effets conduisent également à une réduction de l’apparition de maladies notamment cardiovasculaires. On note une amélioration de l’humeur, du bien être général et de l’espérance de vie ! [3]
Quant à l’alimentation, les nutritionnistes et médecins conseillent de consommer des aliments riches en anti-oxydants naturels : huile d’olive, carotte, avocat, pamplemousse… Mais je dois reconnaître que je ne suis pas un spécialiste de la nutrition. Et ce n’est pas la politique de la maison de vendre du « 5 fruits et légumes par jour » sans avoir de solides connaissances sur le sujet… Aussi sur ce point, je vous laisse le soin de vous documenter sur les sites spécialisés !
Je souhaite remercier Elodie Bourdu (ma soeur :) ), de me permettre d’utiliser ces très belles photographies. Vous pouvez retrouver l’ensemble de ses créations : ici
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[1] http://www.voir.ca/publishing/article.aspx?article=37566&s
[2] Chiffres de l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies. http://www.ofdt.fr/BDD/seristat/00024.htm